Au commencement était l’origine. Une origine noire et inconnue. Puis, différentes identités en accord et en désaccord formant ensemble un dessein aussi harmonieux que chamboulé. Le dessin se fait vite parfum. Une Asie épicée emmêlée à la chevelure crépue et bouclée de l’Orient et du safran. On voyage. On poursuit le trait et les courbes dévoilées et dansantes de ces corps parfois cachés. Elles se démasquent pourtant, longilignes et belles, tatouées et angoissées. Comme un livre qui s’ouvrirait laissant échapper une nuée de femmes sauterelles, ces dessins nous entraînent dans un tourbillon bourdonnant de beautés non identifiées ou la féminité est omniprésente. Dans ces espaces oniriques toujours recommencés, se dessine l’ambiguïté des êtres et de l’identité à la fois masculine et féminine, animale ou végétale… on ne sait pas. Rien n’éclaire sauf ce blanc. Une toile de fond pure qui laisse se détacher des figures noires, élégantes et obsédantes. Ces créatures séduisantes aux allures d’odalisques modernes nous appellent et nous regardent depuis l’espace intérieur qu’est celui de l’artiste qui nous dévoile avec pudeur mais générosité les méandres de ses histoires racontées.



© 2024 Aurélie Salasca